Sur la route

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Bam, le 19 décembre 2002
Complément à Quetta, le 23 décembre 2002

Toujours à Esfahan, mon visa touistique expire. Je fais une extension de visa : cela prend une heure et coûte environ 4 USD pour un mois.

Je quitte donc Esfahan, avec les cylindres, pistons et segments de pistons d'une 900 cc d'occasion. Cela a l'air de fonctionner, la moto démarre bien et roule sans souci.

Je vous déconseille l'hôtel Amir Kabir à Esfahan.

Me rends à Yazd et y reste une semaine environ : très agréable, notamment la vieille ville encore habitée. C'est un plaisir de s'y perdre, de découvrir petites mosquées, allées, échoppes, de demander sa route aux habitants.

Les deux jumeaux, Hassan et Hossein du Yazd Internet Cafe sont très sympas. Les monuments à l'extérieur de la ville sont très agréables, comme les Tours du Silence. J'ai rencontré des jeunes en haut des tours, dont l'un jouait de l'accordéon, on a sympathisé et je les ai revus au cours de mon séjour.

Dans le bazar, il y a une très belle chaykhuneh au nom de "San ati" et un très bel hôtel traditionnel pas trop cher au nom de "Malek o toggar hotel".

J'ai aussi rencontré 2 backpackers suisses, Claudine et Antoine, qui avaient passé pratiquement 2 ans en Afrique. Il faut absolument que j'y aille :-) L'Afrique ne faisait pas partie de mon itinéraire prévisionnel, je me disais que c'est à côté, que je peux y aller facilement depuis la France, mais un tour du monde sans l'Afrique n'est pas réaliste !

Je dois régler à nouveau mes carburateurs, le mélange est trop riche, les bougies sont noires sans être huilées. Lorsque je mets ma main derrière le pot, de fines particules noires apparaissent rapidement.

Je joue au football certains soirs avec des réfugiés afghans, très bons moments, on essaie de parler de l'Afghanistan mais barrage de la langue.

Me dirige ensuite vers Shiraz, pour visiter Persepolis. Shiraz est assez agréable, pour changer, je décide de visiter ses jardins plutôt que ses monuments comme les mosquées, ...

J'ai été déçu par Persepolis (obtention du prix local), j'ai eu du mal à imaginer comment c'était avant.

Avant de partir de Shiraz, je décide de vérifier le niveau d'huile moteur, il était +/- au maximum à Esfahan, il est maintenant +/- au minimum après environ 800 kms ! Je rajoute plus de 0.5 l et on verra bien à Bam, ma prochaine destination.

Me rends à Bam dans la journée, par la belle route du sud avec lacs et montagnes, route longue et difficile, j'arrive après la nuit, sachant qu'il y a une guesthouse reputée pour bien se reposer. J'ai eu droit à deux contrôles de police armés : plus on se rapproche du Pakistan et Afghanistan, plus il y a du trafic en tout genre, donc barrages armés de la police.

Même histoire avec le niveau d'huile, je dois rajouter 0.5 l après 600-700 kms. Donc mes problèmes de cylindres / pistons ne sont pas résolus. Pour Noël, en avance, je m'offre 4 litres d'huile :-) En fait, c'est en prévision du Pakistan, voire Afghanistan si j'y vais. Je commence à me renseigner pour réparer la moto à nouveau à Delhi, via internet.

Je ne suis pas rentré à l'intérieur de la Citadelle de Bam, trop cher (pas pu obtenir le prix local comme dans beaucoup de lieux historiques), me suis donc contenté de l'extérieur, qui est très bien aussi avec ses parties non restaurées. J'ai fait une escapade dans le désert (cf. photos) très agréable, cela fait du bien d'être au calme, seul, libre, sans être interpellé par des Iraniens à chaque coin de rue. J'ai découvert brièvement les joies de conduire dans le désert, à refaire bien sûr.


Je fête les 100 000 kms dans le désert du Balouchistan avec une petite tempête mais rien de grave.

L'Iran était sympa mais avec quelques bémols. Bien sûr, l'hospitalité est légendaire et extraordinaire, ils disent souvent : ``It's my duty to serve you''. D'un autre côté, se faire interpeller plus ou moins poliment à chaque coin de rue est agaçant à force, d'autant plus que leur curiosité est superficielle.

Mais bon, mes problèmes mécaniques sont peut-être la cause de cette mauvaise "humeur" parfois, cela vient aussi peut-être du fait que j'ai essentiellement visité des lieux touristiques, je ne sais pas. Je ne parle pas farsi non plus ou très peu.

Pour les sites touristiques, les étrangers paient 10 à 20 fois le prix local. J'ai aussi eu l'impression parfois, lors d'achats, d'avoir été surtaxé, mais rien de grave. J'étais plus en confiance en ex-URSS.

Me dirige vers la frontière Iran / Pakistan à Mirjaveh / Taftan, arrive 30 minutes avant la tombée de la nuit. Me renseigne pour un hôtel, lorsqu'un policier qui m'avait remarqué veut me mettre sous protection et me demande de le suivre au poste de police. Pas possible d'y dormir, il me met sous escorte avec voiture et 4 gardes armés qui me conduisent à un hôtel.

Pas de problème à la frontière des deux côtés. Il faut le Carnet de Passage en Douanes, sortie pour l'Iran et entrée pour le Pakistan.

Dans la journée, arrive à Dalbandin où je dors.

Quelques personnes veulent me parler de l'Afghanistan et des Etats-Unis. Je décide de discuter avec le cuisiner de l'hôtel. On discute facilement une heure, il me dit : ``Bush, Colonel Powell, no good people ... Bombardi Afghanistan, many many people finish, every hour 10-30-50 planes go and come back bombardi bombardi Afghanistan ... For muslim, no good ... Why what problems with America ...''

Si seulement j'avais une réponse, une raison à lui donner à ces bombardements. Je peux simplement lui dire que j'aime bien le Pakistan pour le moment et que je compte me rendre en Afghanistan.

D'autres personnes me poseront les mêmes questions plus tard.

J'hésite à rester un jour de plus, dans cette petite ville tranquille, où il doit être aisé de faire bonne connaissance avec les locaux mais pars à Quetta. La route à travers le désert du Balouchistan est vraiment sympa de Dalbandin à Quetta.

Le Pakistan, j'adore pour le moment, gens sympas, curieux, bon choc culturel. Bonne nourriture aussi, hôtels pas chers mais basiques, pas d'eau chaude, pas d'électricité ou limitée dans le temps.

J'essaierai de donner plus de sentiments et d'anecdotes plus tard.

J'ai suffisamment d'informations concernant le Pakistan, pour voyager normalement en sécurité, du moins pour limiter les risques. Certaines routes ne sont pas autorisées aux étrangers, il faut obtenir un NOC : No Objection Certificate du Home and Tribal Affairs Office. Je vais m'y rendre tout à l'heure ainsi qu'au consulat afghan pour me renseigner où il est possible d'aller, avec ou sans escorte policière.

A bientôt,

Si on ne se revoit pas d'ici là, je vous souhaite un joyeux Noël, une bonne et heureuse année, bonnes ballades en moto, bons voyages :-)

Merci à toutes les personnes qui ont rendu cette première année de voyage possible et agréable tout au long de la route et en France.

Maman, Emilie, merci beaucoup, je vous embrasse fort :-)

Les efforts paient, j'ai obtenu mon premier sponsor, la société Fidelia du groupe Azur-GMF, qui m'offre gentiment mon contrat d'assistance-rapatriement l'année prochaine. Merci.

Mes recherches de sponsors continuent, c'est tout pour le moment, on verra bien plus tard ...

Troisième réponse négative de BMW France, j'avais essayé de jouer sur les sentiments, l'affectif, mais les raisons économiques sont ce qu'elles sont ...

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