Sur la route

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3 mars 2003 (lundi), Islamabad, Pakistan

 

Malheureusement, pas de photo de nuit des cerfs-volants pendant la fête Basant à Lahore, elles ne sont pas fantastiques.

Dans un rickshaw love

Des travailleurs attendent du travail quotidiennement dans les rues, notamment près des marchés (Islamabad)

On a des fraises en ce moment à Islamabad :-)

Les cerfs-volants sont vendus dans de nombreuses boutiques pendant le festival de Lahore : ils sont faits en papier avec des arceaux en bois et ne possèdent qu'une seule corde. Certaines cordes sont enduites d'un mélange de résidus de verre pour pouvoir couper en l'air les autres cerfs-volants.

Marc, futur ambassadeur

Une vidéo

 

Les ordures sont ramassées par certaines personnes pour gagner quelques roupies (en plus du service public).

Les coordonniers sont à tous les coins de rue, je fais réparer quelques affaires de moto qui sont abîmées, tout est réparable ici avec de l'imagination.

Les barbiers sont aussi à tous les coins de rue, 0.10 Euros pour la barbe, 0.20 Euros pour une coupe de cheveux, environ.

   

On prend le thé à n'importe quelle occasion, n'importe où, je suis souvent invité.

Dès qu'un client arrive, les gens postés en attente de travail se précipitent et discutent dans la rue.

   

Les suzukis attendent en vue d'un travail.

Le marchand de lait à domicile.

La profession de foi des facteurs...

 

14 mars 2003 (vendredi), Islamabad, Pakistan

J'ai recherché à nouveau activement du travail, en attendant que mon épaule se remette, dès l'arrêt de mon contrat au Club 21, pendant environ 10 jours, ai espéré 15 jours.

Porte toujours l'atèle qui me maintient bien l'épaule et surtout ma clavicule droite. Le système des anneaux n'est pas utilisé ici par mes médecins traitants (cf. article dans Moto Verte du mois de mars 2003).

Malgré ma motivation, je rencontre des gens, mais ne trouve rien pour un emploi temporaire, notamment j'ai démarché l'ONU, la Communauté Européenne, les grands hôtels et certaines ONG.

Puis arrive une dizaine de jours d'ennui. Islamabad est ``safe'', propre mais mort, pas grand chose à faire. Marc me conseille de visiter le pays avec mon sac à dos. Je décide de rester ici et suis vite occupé par mon rapatriement. Les différents avis médicaux sont unanimes, Fidelia s'occupe très bien de moi. Olivier, médecin français à l'ONU, me conseille vivement une opération rapide et me propose un job au mois d'avril si je suis encore là. Je joue parfois doucement au tennis avec quelques expatriés français et au football avec des locaux, des talibans (définition : étudiants). En fait, le mouvement que l'on appelle "taliban" est né parmi les étudiants des madrassas (définition : écoles, sous-entendu coraniques), dans lesquelles le Coran est enseigné. Ils me disent avec fierté : ``tu vois, les talibans savent aussi jouer au football''. La plupart ne sont pas d'Islamabad, ils viennent des zones tribales de la région NWFP. Autrefois, dans le quartier où l'on joue, il y avait un club et une équipe mais les différends/divergences entre les diverses tribus ont entraîné l'arrêt du club.

Le Pakistan a réalisé une très mauvaise Coupe du Monde de cricket, ils ne se qualifient pas pour le tour final. Réactions véhémentes des supporters. En effet, dans toutes les rues, les villages, les endroits disponibles, des terrains de cricket sont improvisés et ils jouent à longueur de journée. Certains de mes amis me disent que la performance du Pakistan à la dernière Coupe du Monde de cricket est équivalente à celle de la France à la dernière Coupe du Monde de football. Ils ne manquent pas de répondant.

Je crois toujours à la suite de mon voyage, mais la réalité est que je dois me faire rapatrier. Je commence à recevoir les ``shipping companies'', ils me font des devis pour le transport aérien de Maladiest en France. Fidelia s'occupe de moi, je dois rentrer le 25/03, ai refusé un vol le 24/03 passant par Kuweit. Hier, j'ai sorti la moto de chez Pierre et Corinne pour la mettre chez Marc. La batterie est à plat, pour cela j'ai employé deux jeunes postés près du marché à côté de notre maison, en attente continuelle d'un travail. Elle démarre bien. La fourche avant semble avoir été bien réparée. Par contre, l'accident a aussi endommagé le disque de frein avant, introuvable ici, donc je l'ôte et roule tranquillement pendant 30 km environ. Pas de douleur, youpi !!! Je vais repartir.

Cette illusion dure une journée. Le lendemain, je force un peu plus, j'accompagne Pierre, Rudi, Ian sur leur terrain de jeux sans pouvoir jouer avec eux (cf. photos des KTM et Pierre dans ses oeuvres).

Ce fut le test ultime : je me posais un certain nombre de questions, au moins maintenant la situation est claire.

Moral à 00000000000 ce soir.

Enfin, c'est comme cela. J'y croyais... je me voyais déjà dans le Ladakh Zanskhar (Inde) sur les routes à 5500 m.

Je vais demander au Commandant de bord de faire de la moto dans l'avion à 15 000 m :-))).

La vie continue, je suis conscient de ma chance d'avoir pu faire ce voyage, même si c'est un échec car mon objectif n'est pas atteint.

Vais m'occuper activement du rapatriement de Maladiest, j'aimerais qu'elle parte avant moi et la retrouver à l'aéroport.

En France, opération, rétablissement et puis on verra, tout peut arriver.

L'appareil photo numérique fonctionne bien, quant à lui. C'est un vrai jouet, je prends des photos, je les efface immédiatement lorsqu'elles ne me conviennent pas. Je garde les autres, le soir je les regarde, cela me rappelle les bons moments de la journée, les personnes rencontrées, etc.

Maman et Emilie s'occupent de tout tout tout mon retour en France avec une aisance déconcertante.

Un bon conseil : ayez une bonne ``base arrière'' pendant le voyage pour régler tout ce que vous ne pouvez pas faire lorsque vous êtes sur la route. Et un ami compétent et sûr qui peut vous dépanner pour la moto (conseils, envoi de pièces détachées), comme Patrick.

J'ai aussi dû faire l'extension de mon carnet de Passage en Douanes (CPD) actuel qui expirait le 25/03 (il est valable un an et les règles de renouvellement/extension sont contraignantes), grâce à la bonne collaboration de l'Automobile Club de France et de l'Automobile Association of Pakistan (le Secrétaire Général de l'AAP a été très disponible, merci).

J'ai aussi pu faire facilement mes deux premières extensions de visa. Ils m'ont dit qu'ils y regarderaient de plus près à la troisième, que je dois faire avant le 21/03.

``Si tout avait un sens, la vie serait bien triste''.

Ces derniers jours, je rentre/je ne rentre pas ? ce sont des nuits à ne pas dormir.

J'essaie aussi un peu de vendre Maladiest sur place, mais les conditions de vente sont contraignantes.

Un souvenir qui m'est revenu récemment : l'obtention du visa russe pour quitter la Mongolie et entrer au Kazakhstan, on doit en effet passer par la Russie. J'allais tous les jours à l'Ambassade russe à Ulan Bator, pour me faire connaître. Une dame du Consulat était très belle et je lui dis en russe ``Vous êtes très belle, Madame'', on échange quelques mots, elle avait remarqué mes visites quotidiennes. Le soir-même, je la croise au café, avec son mari, on se dit bonsoir, on échange quelques mots. Le lendemain, comme tous les jours, je retourne à l'Ambassade russe et on me dit que le Premier Conseiller veut me voir. Pourquoi pas, comme on dit souvent ici au Pakistan. C'était son mari ! Jusque là je n'avais pas réussi à obtenir de visa (touristique ou de transit), et il m'offre un visa de transit de 13 jours à moitié prix.

Oui, je fais partie de ceux (parmi les voyageurs) qui ont toujours besoin des locaux : sans eux on n'est rien. D'après certains, ils ne veulent pas nous recevoir/aider, ils ne nous reçoivent/aident pas etc... Je voyage avec la conscience de l'aide généreusement apportée par les locaux.

Marc est toujours de très bon conseil et m'aide beaucoup.

J'ai trouvé Tiersen ici et j'écoute en ce moment ``Sur le fil''. Je pense aussi à ``Ma liberté'' de Reggiani que j'écoutais avec mon père. A Emilie, qui jouait du piano et aussi du violon.

Avec les jumelles de mon père, je regardais les paysages, les oiseaux, la nature, les villages, les routes au loin à emprunter, les gens...

Je pense que je vais candidater pour un emploi en Ambassade de France, à la Communauté Européenne, à l'ONU, en rentrant.

Que je vais peut-être repartir aussi après mon opération, avec Maladiest, une autre moto, en 4x4 ?

Ou revenir au Pakistan en septembre, suivre la proposition de job d'Olivier à l'ONU, pour le projet qui devait avoir lieu en avril et qui est repoussé au mois de septembre, à cause des événements.

Allez, je vais faire un petit tour au Club UN, cela va me distraire.

On a fait de la moto cet après-midi avec Marc, il a acheté une vieille XL 350 des années 70, ses amis ont réparé ma fourche.

Ai revu aussi Lee qui a organisé le Noël à Quetta.

Voilà, à bientôt.

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