Sur la route

28 février 2006, Lima (Pérou)

Je quitte Sucre en direction de La Paz directement.

Par hasard, un matin, à La Paz, j’étais sur la place où se trouve le Palace Présidentiel : agitation, je demande à mon voisin ce qu’il se passe, il me dit que le Président Evo Morales est sur le point de sortir. En effet, il sort et je l’entrevois monter dans sa voiture. Puis mon voisin reprend contact avec moi : « d’où viens-tu, que fais-tu ... » et me dit qu’il a lui-même voyagé en Europe, notamment en moto BMW (sans que je ne lui parle de mes aventures).
Pur hasard ! Interloqué, je lui raconte mon voyage en moto et il me propose de passer chez lui voir sa moto ... une magnifique R75/6 verte avec une bulle de R90S. La sympathie est immédiate : nous visitons sa famille, la ville et le lendemain nous nous rendons à Tiahuanaco / Tiwanaku (un temple pré-inca dans les environs de La Paz, en cours de fouilles, rempli de mystères, et qui suscite de nombreuses interrogations de la part des experts), avec son minivan combi VW des années 70. Le temple est intéressant mais l’histoire, la culture, les civilisations sont difficiles à comprendre : la plupart des éléments sont encore enfouis, il faudrait revenir dans 10 ans. Plus de détails sur :
http://www.abc-latina.com/civilisations/tiwanaku.htm.
http://www.abc-latina.com/bolivie/tiwanaku.htm.
http://whc.unesco.org/fr/list/567.

Je retrouve ensuite Ale, Sergio et Tomas. Sergio est de retour chez lui à La Paz, nous faisons une petite fête avec sa famille. La Paz est une ville surprenante dont le centre est situé dans la vallée à 3700 m et s’étire sur les flancs des montagnes jusqu’à 4100 m.

Puis direction le lac Titicaca à Copacabana : visite d’une journée de l’Ile du Soleil, agréable sous le soleil à 3800 m.
En route pour Cusco (la grande ville proche du Machu Picchu au Pérou), le bus fait une escale suffisante à Puno pour visiter les Iles Flottantes : la population de ces îles vit depuis des siècles sur ces îles construites avec des herbes du lac (de quelques centaines de m2) qui flottent sur le lac.
Malheureusement, les visites touristiques ressemblent à une visite de ‘’zoo’’. Vraiment désolé et je pèse mes mots : auparavant, je n’ai jamais vu un lieu avec autant de surexposition, de surexploitation, de surcommercialisation des personnes, de leur histoire, de leurs cultures et des objets qu’elles vendent. Alors que j’avais vu un reportage très intéressant à la télévision sur les coutumes de mariage sur ces îles qui paraissaient tellement authentiques et originales, sans surexposition ou surexploitation.

A Cusco, je rencontre Sylvain, un autre ami d’Anne, qui vit et travaille au Pérou dans le grand hôtel de Cusco, depuis quelques années. Il roule sur place en Triumph Tiger. Malheureusement, nous ne pouvons faire le Machu Picchu ensemble. Je m'oriente donc vers ses amis qui louent des motos :
http://www.perumototours.com.
http://www.incamoto.com.
Alex me confirme qu’il est possible de se rendre au Machu Pichu par la route (avec 3 heures de marche à la fin et obligation de laisser la moto dans la ‘’nature’’), en faisant un détour par le Nord (avec un paysage et des vues spectaculaires) : la route n’est pas spécialement difficile, sauf si inondations et glissements de terrain. Je n’ai que deux jours, la météo n’est pas spécialement bonne, j'hésite à le faire seul ... Tous les détails de cette route sont sur :
http://www.horizonsunlimited.com/ubb/Forum29/HTML/000885.html.
Finalement, je décide de le faire par le bus avec un couple de jeunes français rencontrés sur place. La possibilité du train ne nous intéresse pas.
Arrivés à Ollantaytambo dans l’après-midi, nous attendons, confiants dans les correspondances de bus. A 22H, impossible de trouver une place assise dans les bus qui font escale, tout est overbooké, nous ne sommes pas prêts à faire 10-12 heures de bus, debout la nuit, avec des correspondances à prendre pendant la nuit. On nous propose même gentiment de nous installer dans la soute sur un matelas, serrés comme des sardines (en fait, c'est la place du chauffeur remplaçant lorsqu’il dort) ! Nous abandonnons, dormons sur place et nous contentons de visiter les alentours.
Pas de Machu Picchu pour nous :-). En fait, nous avons essayé d’aller au Machu Picchu par une route détournée le lendemain d’une journée de grève générale des transports, sans réserver à l’avance de place dans le bus. Tous les locaux se précipitaient pour rentrer chez eux.

L’exploitation du Machu Pichu (par des sociétés privées étrangères, notamment l’Orient Express) rend son accès très difficile en individuel, si on ne veut pas prendre le train (hors de prix) et des treks organisés (hors de prix avec des règlementations extrêmement strictes avec contrôles de police etc ...), pour justement obliger les gens à prendre ces treks organisés. La route avec ce grand détour par le Nord (qui vaut vraiment la peine pour les paysages), puis la marche, sont les seules solutions pour les touristes en individuel qui ne veulent pas suivre le système touristique : simplement, il faut disposer d'au moins 5 jours pour pouvoir le faire sereinement.

Finalement, direction Lima par le bus en 22 heures. Repos à Lima.

Le voyage a été très agréable, malgré les contraintes des transports en commun (réservations, difficile de s’arrêter où l'on veut, quand on veut …).
La découverte des gens d’Amérique du Sud a été très sympa et agréable : ils sont souriants, francs, ouverts à la discussion, prêts à rendre service. Les paysages sont aussi magnifiques, notamment en Bolivie (qui n’est pas un pays spécialement dangereux, contrairement à ce que l’on dit). A découvrir plus longuement en moto :-)

A bientôt.